Nous avons le plaisir de vous transmettre la version définitive de l’étude sur Le potentiel économique de la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Les financements de l’AGIRC ARRCO, la DHUP, la MFP et les fonds propres de Cohabilis ont rendu possible ces travaux. Ils ont été réalisés par :
- Ikpidi Badji, Docteure en sciences économiques à l’université Paris X Nanterre,
- Jérémy Brémaud (Scop Ellyx), diplômé en économie et sciences de gestion de l’Université de Grenoble,
- Jérôme Hubert, Docteur en Sciences Économiques, diplômé à l’Université de Lille,
- Christine Le Clainche, Docteure en Sciences économiques, professeure et chercheuse à l’Université de Lille.
Les objectifs poursuivis sont notamment d’identifier les « impacts » économiques du dispositif solidaire et de poser les premières bases d’un modèle économique pérenne pour les associations accompagnantes. Plus précisément, ce travail a permis de montrer qu’en favorisant l’entraide entre les générations on parvient à faire faire
- des économies substantielles aux jeunes : 1800 € en moyenne/ cohabitation, sur une durée de 7,5 mois en moyenne,
- des économies substantielles à la branche famille de la Sécurité Sociale : 600 € en moyenne/ cohabitation, sur la même durée.
La présence d’un jeune auprès d’un senior cohabitant a un effet préventif très probable, d’après les données suivantes :
- 88,9% des personnes âgées bénéficiaires vivent seules, dont 62,7% de veufs et de veuves.
- Ces seniors sont plutôt en bonne santé comparé aux seniors d’âges équivalents, bien qu’ils soient confrontés à des difficultés liées aux limitations fonctionnelles : réduction de mobilité à la marche, monter des escaliers, se pencher, entendre, voir, etc.
- Ils sont 52,5% à avoir plus de 85 ans, sachant qu’à cet âge 61% des séniors reçoivent une aide pour la vie quotidienne.
- Concernant leurs choix d’adopter la cohabitation, les deux réponses importantes mentionnées sont l’envie d’aider et de pallier le sentiment de solitude.
- Les séniors en cohabitation intergénérationnelle ont une bonne sociabilité (fréquence des relations sociales, familiales,…).
Le potentiel resserré de seniors qui pourraient accueillir est de plus de 900 000, ou 400 000 si on se limite aux villes universitaires. Il convient également de mettre ce chiffre en relation avec le manque de logements étudiants, estimé à 100 000. A noter : les séniors habituellement accueillants vivent très largement dans des logements de plus de trois pièces, et il en a été tenu compte.
Aujourd’hui, nous pensons avoir largement fait la preuve de l’intérêt sociétale et économique de la CIS. Cependant, il manque à définir une politique publique volontariste et cohérente, comme cela a été fait pour l’habitat inclusif. La partie 9 de l’étude comprend à cet effet un certain nombre de propositions.